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II. Coulisses de pierre

Des histoires souterraines

Sur le lieu-dit Roc Blancan, littéralement la “ roche blanche ”, le domaine d’Ausone s’est ancré à flanc de coteau. Un théâtre minéral sculpté lentement par l’homme : depuis deux millénaires, la vie, comme la vigne, a choisi la pierre pour s’installer.

Panorama château Ausone
Chapelle romane Ausone
Fenêtre pierre château Ausone
Tantôt refuge, tantôt ressource, la pierre d’Ausone, à la fois tendre et résistante, fut très tôt prisée. Le calcaire, en effet, fut exploité pour construire une grande partie du patrimoine bordelais. Durant sept siècles, l’extraction a creusé d’immenses galeries sous le château, traces labyrinthiques du geste oublié des carriers. Surtout, et c’est là la reconversion la plus symbolique, la roche fut un lieu de résidence. Réutilisant les carrières abandonnées, des familles entières ont ici installé leur foyer.

Véritable livre de mémoire, la roche d’Ausone a aussi consigné la dévotion des hommes. Lieu de vie, lieu de recueillement. Au Moyen Âge, l’épais banc calcaire qui surplombe la propriété a accueilli un ossuaire puis une petite chapelle romane. L’édifice, immuable, émerge toujours aujourd’hui au milieu des parcelles, rencontre de la vigne et du sacré. Sous l’édifice, un autre trésor de l’art chrétien : une rotonde souterraine décorée d’une fresque du Jugement Dernier.

Fenêtre cave château Ausone
Entrée chapelle Ausone

Le roc, toutefois, offre bien plus qu’un décor au vin : il y participe intimement. Dans son calcaire, les ceps s’enracinent. Dans ses carrières souterraines, reconverties en caves depuis le XVIIIe siècle, les barriques patientent. Entre silence et obscurité, l’hygrométrie et l’inertie thermique culminent et offrent des conditions uniques d’élevage.

Magnétisme de la pierre : le temps, comme au ralenti, précise amoureusement chaque millésime.

I. À l’ombre du poète III. L’heureuse colline